Art et Archéo / Nancy II
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 CM 1 - 22/01/09

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Rebecca
Vierge Trônante
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Rebecca


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MessageSujet: CM 1 - 22/01/09   CM 1 - 22/01/09 Icon_minitimeVen 23 Jan - 13:29

22/01/09


La sculpture et les sculpteurs au MA




La sculpture technique artistique n'est pas détachée des autres techniques et productions médiévales. Il s'agit de l'œuvre d'ateliers et d'artistes (artisans plus qu'artistes au sens moderne du terme). Pas d'artistes au sens qu'on connaît jusqu'au XVe s. Il travaille dans un atelier et répond à une commande (celle d'une instance religieuse en général). Son résultat va ensuite s'insérer dans un projet plus global : dans une église ou un tombeau dans lequel on a des éléments d'architecture, de sculpture et de peintures qui vont se combiner entre eux. Sculpteur est un terme qui n'existe pas en latin : on parle alors de Magister Lapidum (maître en matière de pierres) au XIIIe par exemple. Mais désigne aussi un architecte. Pas de spécificité dans la pierre sculptée.

Différents termes vont désigner ces artisans :
- Artifex
- Operarius
- Talent et habileté, adresse : Ars (pas l'art dans le sens qu'on connaît)

Le sculpteur artisan ne conçoit pas ses œuvres : ex. du chantier abbatiale de St Denis (Jugement dernier, portail ouest – 1144).
Aux pieds du Christ il y a un petit personnage : l'abbé Suger, commanditaire de l'œuvre, qui a beaucoup contribué au programme iconographique. Le Christ sur son trône est prêt à juger les personnages ressuscités dans la partie basse.
Les écrits de Suger montre qu'il était très impliqué dans le programme iconographique et la reconstruction de Saint-Denis. Ses écrits exégétiques permettent de savoir que son travail était influencé par deux notions : sacerdotium (monde ecclésiastique et monastique) et regnum (règne terrestre, royauté, exercice politique, pouvoir : cf statues colonnes du portail central de St Denis). L'abbé Suger en est le concepteur. On ne parle pas des sculpteurs qui les ont réalisés. De toute façon, on n'en a pas de traces.
Sur certaines œuvres il y a parfois leur nom mentionné, mais on n'en sait pas plus. Quelques mentions apparaissent seulement à la Renaissance (cf Vazari). Rien à la période médiévale.
On trouve une mise en images, à la lumière des traditions de l'époque romane (ornementations de dessus de porte avec tympan). Œuvre originale grâce à Suger. Suppositions assez fondées.

Violet-le-Duc : veut que l'anonymat de l'artiste soit un fait dans la conception ancienne de cette activité (conception péjorative de l'activité).

Georges Duvi : XIIe, les noms sur les œuvres sont très nombreuses. On a plusieurs exemples avec des inscriptions : noms disséminés mais plus nombreux que ce que l'on pensait. Ces inscriptions nous livrent néanmoins plein d'informations.
Quelques noms de sculpteurs connus grâce aux inscriptions : Tour-proche de l'abbatiale de St-Benoît-sur-Loire, vers 1030 → rattachée à une initiative de l'abbé en fonction alors, édifice pensé comme exception. Les imageries sont complexes et nombreuses où l'on voit un nom sur l'abaque : “UMBERTUS me fecit”. Façon curieuse d'annoncer l'intervention d'un sculpteur. Que signifie Fecit dans cette formule ? Cf sources antiques romaines : facere dans ce contexte, est polysémique. Par des sources sûres, on sait que l'abbé à l'époque n'était pas Umbertus. C'est pourquoi on se doute que ce soit le sculpteur. La formule ne livre pas d'emblée la solution.

Cf. Cathédrale St-Lazare, Autun, 1120-1130 : “GISLEBERTUS hoc fecit”. Grâce à ces inscriptions on peut rattacher d'autres sculptures d'autres édifices : on peut ainsi déduire les ateliers et dater les œuvres. Une publication récente propose que ce Gislebertus n'était pas le sculpteur, mais le commanditaire, celui qui l'a fait faire, celui qui l'a rendue possible, donné les fonds, etc. Que cherche-ton à dire à travers ce genre d'inscription ? Surtout quand elle n'est pas “explicite”, qu'elle n'est pas gravée à un endroit bien repérable. Pour un certains nombres d'historiens, Gislebertus serait un témoignage d'une donations des ducs de Bourgogne pour la création de cette sculpture (assurant un salut ? Parce qu'aux pieds du Christ ?, comme l'abbé Suger, mais ici son nom au lieu de sa représentation).

Cf Église St-Pierre, Chavigny, chapiteau du chœur XIIe : “GOFRIDUS me fecit” inscription au dessus d'une vierge tenant le Christ.

Cf Benedetto Antelami, Descente de Croix, 1178 : ce nom n'est connu que par un unique document. Cette sculpture, bas-relief, serait peut-être le vestige d'une ambon (ancêtre de la chaire à prêcher) ou d'un jubé (clôture séparant l'espace accueillant les fidèles et celui des moines célébrant la messe). Antelami en est le sculpteur.
Sur le baptistère de Parme, il y a aussi son prénom sur une des portes. On a pu relier les œuvres entre elles.

Autre artiste : Nicolas PISANO : chaire du baptistère de Pise, 1260. On le relie à cette chaire suite à plusieurs documents. Maitre d'œuvre à la cathédrale de Pise. Coïncidences entre sources écrites et œuvres conservées. Là encore on est sûr que c'est l'artiste pas comme pour Gislebertus.

Le tympan = bloc de pierres juxtaposé (Ste-Foy de Conques, portail, 1er tiers du XIIe). La sculpture dans l'église a une fonction :
→ embellir le temple consacré à Dieu → pas une fonction mineure, préoccupation constante par l'Église. Architecture, sculpture et peintures riches dans les églises : exprime la grandeur, la permanence d'une institution fondamentale qu'est l'Église chrétienne. Fait appel aux sens, à la vision: cela conduit à une bonté plus abstraite. Amène le fidèle à prier Dieu surtout au XII-XIIIe s. Médiation grâce aux œuvres d'art. L'Église, qu'elle soit monastique ou autre, voit un intérêt énorme à dépenser de l'argent pour construire des édifices en pierre ornés d'images, malgré les coûts colossaux.

Complexité de l'iconographie. On se demande si elle cherchait toujours à être comprise. On remarque que certaines images frappent l'imagination, mais en y regardant de près, programme iconographique souvent complexe. Ces images avaient une fonction autre que d'être vues et comprises, mais cherchaient à être symboliques, à exprimer ainsi autre chose en rapport avec l'édifice. Cette église de Ste-Foy toujours, au portail particulier, cherche à être une métaphore concrète en pierre, moins palpable ; elle cherche à symboliser l'Église, l'institution ecclésiale. Elle symbolise la hiérarchie des clercs, l'ordre immuable divin et la représentation des fidèles. Les Jugements derniers sont privilégiés dans les tympans.

Les théophanies passent par la peinture, autour de l'autel à l'intérieur de l'édifice.
Ex. : Chœur de Berzé-la-Ville, 1103-1109. Les disciplines artistiques communiquent entre elles. La sculpture étaient systématiquement peinte, d'où des similitudes parfois très frappantes. La sculpture monumentale est projetée à l'extérieur, tandis que la peinture occupe l'intérieur de l'édifice.


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