CM 2 - 29/01/09

.
29/01/09

L'église = métaphore de l'Église en tant qu'institution (composée par les clercs, et l'assemblée des fidèles). La hiérarchie des clercs et de la société humaine (clercs, militaires, et agriculteurs) a pour but de faire référence à un ordre idéal et divin. Cela explique pourquoi on apporte autant de soins à la réalisation des églises. Ces édifices en pierre perdurent dans le temps, marquent le paysage de cette emprise de l'Église du Christ.

Images importantes : ex des Jugements Derniers connaissent un développement important dès le XIIe s. et connaissent un emplacement privilégié. Les théophanies se trouvent autour de l'autel. La sculpture à l'époque était entièrement peinte et polychrome (qui aujourd'hui a été grattée donc a quasi disparue).

L'architecture gothique modifie tout ça. Le mur est vidée pour libérer de l'espace pour la circulation et la diffusion de la lumière.
La sculpture et l'iconographie sont projetés ensuite vers l'extérieur de l'édifice (cf. cathédrale St-Étienne de Sens, façade occidentale – trumeau du portail central – v.1200). Ce type de statut s'émancipe et va conduire à devenir de plus en plus autonome. A cette époque, la sculpture en ronde-bosse (qui n'est pas rattachée à un mur, paroi, contrairement à l'exemple qu'on vient de voir) est intentionnellement écartée jusqu'au XI-XIIe s. parce que dans l'esprit des sculpteurs et des architectes, la ronde-bosse faisait encore partie de l'idolâtrie païenne. Retour seulement en période romane et gothique avec la sculpture en relief. Les statues colonnes évolueront vers la ronde-bosse pour offrir un nouveau paysage de la sculpture durant le Haut-MA jusqu'au XIIe s.
Sculpture monumentale de l'ornement. On conquiert de nouveaux espaces comme le tympan, on diversifie le répertoire (plus de végétal par exemple), sans sortir de cette idéologie et de la contrainte du relief.

Deux exceptions de sculpture qui n'ont pas effacé la ronde-bosse : le baptistère du Latran (ensemble de sculpture représentant des animaux en ronde-bosse, penchés sur la cuve ; Latran lié à la Cathédrale de Rome) + Fastidium de St-Jean-du-Latran, structure placée en travers de la nef (ensemble très important de statues du Christ accompagné de ses apôtres). On en connaît aucun autre usage de ronde-bosse jusqu'à la période romane.

Au XIe s. on voit apparaître des représentations de la Vierge et de la Vierge à l'enfant, statues de bois qui prennent place à l'intérieur de l'édifice, s'ajoutant aux représentation figurées peintes, encouragée également par le culte mariale qui se développe. Question de l'idolâtrie de la ronde-bosse semble ainsi être résolu. A travers les reliques des martyrs, ainsi que les pèlerinages, on développe les statues reliquaires : servent de médiateur entre le fidèle et Dieu.

Période romane et gothique : chapiteaux importants, supports architecturaux. Renaissance du chapiteaux sculptés : reprise des formes dites corinthiennes (cf. chapiteau corinthien romain, remployé à l'église Ste-Sabine, Rome) → sert de base. Forme basique peut s'épurer voire complètement se dépouiller : on appelle ça un chapiteau épannelé (cf. Sant'Abbondio, Côme). Plusieurs déclinaisons possibles de cette corbeille corinthienne (cf pdf) → indice d'un phénomène très caractéristique du XI-XIIe s. qui consiste à l'étendre à l'extérieur de l'édifice. L'ornement florale et animale va devenir de plus en plus imagée et symbolique. Cf. Église Ste-Sabine, Rome (fin IV-Ve s.) exple d'édifice complètement dépouillé à l'extérieur. C'est à la période romane que se développent les éléments extérieurs. Même les cloîtres connaissent un développement d'éléments sculptés en intérieur comme en extérieur (cf. Notre-Dame de Poitiers, avec iconographie sculptée jusqu'en haut de l'édifice.)
Autre exple de Vierge à l'enfant sur pdf.
L'iconographie liée à la Vierge se développe donc, et dès 1150 la Vierge en Majesté se développe aussi (comme la Cathédrale de Chartes qui développe aussi les statues colonnes et complète le programme iconographique dans le tympan).

Autre thématique : tympan de la Cathédrale de Senlis (1170), thème du couronnement de la Vierge. A la Cathédrale de Reims (1252-1275) déborde des pieds droits qui font le tour des pilastres et où les personnages s'émancipent presque de la paroi (presque en ronde-bosse à l'extérieur de l'église). Statues colonnes propres aux Capétiens en France. Cathédrale de Chartres repris par Santa Maria la Real de Sanguisa.
Apparition ensuite de gisants : statues couchées, reproduisant l'aspect du mort sur son tombeau, paré d'habits luxueux.

Des évolutions liées aux transformations des édifices, contexte du culte, mais aussi contexte funéraire changeant.

→ La période gothique va s'enrichir. La sculpture se développe avec une profonde affinité avec la peinture. Elle se fait dans un 1er temps sur les tympan, clefs de voûtes, chapiteaux. Pour le gothique : souvent sur les édifices. Mais la moindre crainte de l'idolâtrie de la ronde-bosse va permettre une émancipation complète des éléments sculptés par rapport à leur support pour exprimer la sculpture en ronde-bosse. L'iconographie s'en trouve aussi complexifiée.