Comment déterminer un siècle ?
Au XVIIe s. l'événement majeur est la
Réforme Protestante (adoptée par les Allemands, les états scandinaves, la Suisse, etc.).
Critique des réformateurs : sur la façon dont s'organise le cercle catholique avec attaques pour la dévotion aux saints et à la Vierge. Pour les réformateurs, idée d'un culte païen, perte de vue de l'unicité du Christ comme personnage essentiel.
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Conséquences sur l'histoire de l'art : dans les pays passés à la Réforme, vagues d'iconoclasmes, attaque la peinture. On veut revenir à une lecture extrêmement stricte de la Bible. Traductions en langue vernaculaire pour que chaque fidèle ait accès à la Bible : relecture de la Bible dans son ensemble (Ancien et Nouveau Testament). On revient aux interdits des mosaïques où Moïse ne doit pas être représenté car serait considéré comme une idole. Les Protestants interdisent de représenter la Vierge et les Saints dans le lieu de culte.
Face à ces attaques, la religion catholique, dans un 1er temps, sera sous la défensive, puis dans un 2nd temps, Rome va décider de réagir. Un mouvement va naître :
la Contre-Réforme, initiée lors du
Concile de Trente (1545-1563). On a ainsi une réaffirmation d'un certain nombre de points (culte de la Vierge et des Saints, importance de la confession...). Le mouvement de réforme de l'Église consiste à faire le ménage parmi un certain nombre de saints dont l'existence n'est pas certaine.
En 1563 : dernière session, on va réaffirmer l'importance des images, des reliques. Le Concile donne un certain nombre de prescriptions sur la manière dont on doit honorer les saints : bannir les images qui s'inspirent d'un dogme religieux erroné. On revient à l'idée que les images forment « la Bible des illettrés ». Néanmoins il faut éviter les « impuretés » et les « attraits provocants »
Cf. Véronèse,
Repas chez Lévi, Venise, 1573
Dans sa 1ère version, Véronèse propose ce grand repas comme une cène. Cet artiste sera convoqué par l'Inquisition car accusé par les commanditaires de ne pas avoir respecté le sujet et d'avoir transformé un des épisodes les plus sacrés en une scène de fête vénitienne : introduction de chiens, de fous, de perroquets, etc.
Véronèse va dire qu'il a placé ces éléments à côté, mais pas dans la scène elle-même et dit que c'est son imagination. L'artiste n'a pas d'intention dogmatique.
Plutôt que d'effacer les personnages, Véronèse va changer le titre du tableau. De La Cène, il passe au Repas chez Lévi. Lévi est celui qui perçoit les impôts. A travers ce nouveau titre, la représentation n'est plus choquante, mais normal : on représente un repas chez un nouveau riche.
Cf. Michel-Ange,
Le Jugement Dernier, Chapelle Sixtine
On reproche l'introduction du nu dans la chapelle du Pape. Michel-Ange mélange les thèmes bibliques avec les thèmes mythologiques (ex: au bas du tableau, on représente Charon). On a ainsi une confusion des genres. La peinture va être très attaquée. Elle échappe à la destruction mais pas au voile de pudeur. On demande à Daniel della Voltera d'ajouter des caches-sexe. Sur d'autres tableaux on voile certaines vierges et on se pose la question de la nudité de l'enfant Jésus.
Le Concile de Trente va être interprété, discuté par des personnages comme Charles Borromée, évêque de Milan, l'archevêque Paleotti de Bologne. Ces personnes vont écrire des traités sur la question des images et auront des influences sur les artistes. Mais la liberté de l'artiste se maintient.
Ce Concile de Trente n'est pas reçu partout au même moment. Par exemple en France il est reçu après 1610. Le contexte de débat théologique et ce qui va permettre une nouvelle conception de l'art va entraîner une réaction des artistes face au maniérisme.
Le maniérisme est un courant qui se développe à partir de l'Italie puis devient international. Ce terme est issu de l'italien maniera = façon de faire. Une réflexion sur l'art est alors menée par
Vasari : idée qu'il y a eu une évolution de l'art.
L'Antiquité = art à un degré de perfection. A l'arrivée des Barbares, on a tout oublié. Puis en Italie, Cimabue, Giotto, etc. vont réinventer la peinture (anatomie, perspective). Les artistes se perfectionnent à nouveau. A la fin du XVIe s., on arrive au sommet avec Raphaël, de Vinci, Michel-Ange. Les artistes qui viennent exprès vont s'inspirer de ces trois grands peintres et vont combiner leurs techniques.
Procès du maniérisme : s'est éloigné de la nature, c'est un art complexe, intellectuel.
Cf.
La Madone au long cou, Parmesan Rosso : horreur du vide, musculature très développée. Un art très savant, de cour, allégorie / énigme.
Cf. Bronzino, National Gallery,
La lapidation de St-Etienne, Vasari, Vatican : couleurs acides, peu naturelles.
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