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 TD 2 - 3/02/09

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MessageSujet: TD 2 - 3/02/09   TD 2 - 3/02/09 Icon_minitimeMer 4 Fév - 0:34

3/02/09

Caravage, L'amour vainqueur



TD 2 - 3/02/09 L_amou10



Huile sur toile, 191x148, 1602, Staatliche Museum
Commande privée, mécène Guistiani. 1815 acquis par Guillaume de Prusse.
Italie en paix.
Le Caravage (1571-1610) : change les habitudes de la peinture. Dès 1600, peintures religieuses, pour commandes

En quoi, le peintre, par une approche différente du thème, propose-t-il un sens nouveau à un sujet classique?


1)Un amour réadapté


a) Un thème classique repris

Un amour, Cupidon , apparence d'un enfant nu et ailé, arc et carquois, Thème repris depuis la Renaissance par les artistes (cf statue en marbre d'un cupidon, Michel Ange ; Vénus et Cupidon, Alessandro Alori).
Ici sort d'un lit, représentation inhabituelle, adolescent pré-pubère. Ici position centrale contrairement à d'autres représentations (Danaé, Le Corrège, 1531).

b) Le modèle

Sacrifice d'Isaac, St Jean-Baptiste, etc : même modèle réexploité pour ses personnages. Cf visages.

c) Des conventions perturbées

Funérailles de Ste Lucie (403x300) Peinture mythologique. Ici problème au niveau du format, taille plutôt réduite (du point de vie de l'Académie française et non italienne). Insistances sur détails sur le visage : ambiguïté sur le genre → rapproche du genre du portrait (cf Bacchus : éléments de la nature morte et éléments mythologiques avec coupe de vin).
Éléments réalistes, contrairement au maniérisme : teint bronzé, ongles des pieds salis par la terre. Cf encore Madone de Lorette (pèlerins agenouillés aux pieds sales). Nouvelles approche originales.
Détails du quotidien : partition à ses pieds (Repos pendant la fuite en Egypte aussi partition qui a vraiment existée), cf. Narcisse aussi vêtu de manière classique.


2)Un hommage à la culture


a) Importance de la nature morte

- sphère étoilée
- violon et luth
- partition
- équerre et compas
- couronne et sceptre
- livre et plume d'oie
- armure

Nature morte des plaisirs terrestres. Cupidon chevauche tous ces plaisirs. Cupidon seule source des plaisirs ?

b) Références de l'époque

Cf vers de Virgile « amor vincit omnia et nos cedamus amori «  (Epologues)

c) Une référence à Guistiani le commanditaire (1564-1628), grand collectionneur

Ancedote : quand il l'a acquis, il l'a mis derrière un rideau pour le cacher.



3)Un amour très érotisé


a) Une scène théâtralisée

Clair-obscur, lumière qui vient de gauche, tête éclairée sur un fond sombre, impression qu'il va sortir de la toile, mouvement ascendant, impression qu'il monte. Amour en train de sortir du lit, jambe en arrière. Contraste entre la peau du personnage et le drap blanc. Stéphanie Katz a décrit ce tableau.

b) Une nudité douteuse

Corps enfantin, visage aguicheur, souriant. On le retrouve dans le Jeune St Jean Baptiste au bélier (1600) et La Madone des palefreniers, 1606), le jeune Bacchus malade (1593), le concert (1595) → scandale

c) Le plaisir physique

Au niveau de la composition, toutes les lignes convergent vers son sexe. Rompt avec la tradition des amours asexués.


Conclusion :


Nouvelle représentation de l'Amour avec tradition classique et clins d'œil divers. Véritable succès de l'époque, cf l'Amour divin et l'Amour profane, Baglione (1602) : a copié le style de Caravage.
L'Amour endormi, 1608 : en totale contradiction avec celui qu'il a peint 6 ans avant. Entre temps Le Caravage avait tué un homme et avait fui. A Malte il était rentré dans l'ordre des Chevaliers : repentance ? Frappant : vrai bébé, pas un Amour mythologique, pas un amour idéalisé. Retour du réalisme.

Biblio :
- manuel Jover
- Stéphanie Katz, L'écran, de l'icône au virtuel : consultable en ligne sur goggole books
- José Fresches, Le Caravage, peintre et assassin

Autres points à noter :

Éléments de la nature morte liés au commanditaire. Ensemble des activités sérieuses de l'humanité : musique (noble), les armures (combat), etc. Toutes ces activités ne tiennent pas de ce petit Amour qui semble se moquer. Il ridiculise tous les gens qui veulent être importants. A la moindre flèche, il anéantit tout par l'Amour : force et puissance de l'amour. But essentiel de Caravage : faire une peinture à la portée de tout le monde, qui fait ressentir les choses. Amour physique, désir, folie, passion, on en devient bon à rien. Amour sensuel et sexuel (cuisses et sexe mis en valeur, position instable et dynamique.)

Le Caravage connaît des modèles : Faune Barerini réexploité (sculpture antique), en plus de s'inspirer de vrais modèles contemporains issus des prostituées et gens de rue. Le Caravage peintre savant qui fait écho aux œuvres célèbres.



Le Caravage, La mise au tombeau



TD 2 - 3/02/09 La_mis10



1602, 1604, retable, 300x203, huile sur table, Vatican. Scène biblique : Marie, Marie Madeleine, St Jean et Jésus, Nicodème

Composition en diagonale. Corps contorsionnés. Personnages sur socle → impression de sculpture.
Jésus ressort le plus de la scène.
Clair obscur. Rouge/blanc. Jésus couleur de cadavre.
Éléments très théâtraux. Marie-Madeleine les mains au ciel. Impression que le Christ est suspendu.

Gestes théâtralisés évoquant la crucifixion. Sorte d'arrêt sur image. Mouvement descendant, jeu de décalage des figures. Mouvements décomposés. Comment doit-être vue l'œuvre ?

Le socle est le couvercle du tombeau qui a été déplacé. L'angle de cette pierre tombale fait jaillir ce groupe. Au 1er plan : trou : mouvement du Christ en train de tomber. Rappelle le mouvement du décrochement de la croix jusqu'au tombeau (main et drapé qui tombe dans le trou). Figures monumentales vues par en-dessous permet de donner plus d'élan à la composition. Permet de ressentir l'émotion de cette chute. Le spectateur se doit de récupérer le corps et d'entrer dans le tableau. (peinture post-ridentine). On veut rentrer dans la peinture, souffrir avec le Christ.
Christ ici vrai cadavre de quelqu'un qui est mort étouffé (cache thoracique mise en avant, écrasement des poumons). Corps d'un vrai humain, musclé. Plus lumière qui l'éclaire qui évoque la résurrection prochaine. Tombeau à moitié ouvert peut aussi évoquer cela. Puissance du personnage. Importance du regard (figure admonitrice qui appelle le spectateur qui demande à l'humanité de récupérer le Christ : relai).
Douleurs aussi avec gradation. Spécifique aussi de Caravage : idée que les saints doivent être au cœur de notre vie, on doit pouvoir ancrer tous ces personnages, les mettre au même niveau pour qu'on s'identifie. Madeleine visage baissé, douleur suggéré avec lumière qui s'abat sur sa nuque, contrairement à Nicodème, homme fort qui assume et ne montre pas sa douleur.

Cette œuvre a aussi copié David : Marat assassiné, a aussi le bras qui pend comme ce Christ.


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